
Marouane Sahraoui ne s'attendait pas à un tel scénario. À la 38ème
minute, son coéquipier Sabri Akrout prenait un second carton jaune
consécutif et quittait prématurément le terrain. "Au final, c'est un
résultat heureux parce qu'on était réduits à dix dès la première
mi-temps, et malgré cela on a tenu bon. C'est un bon premier pas",
souriait le défenseur central à l'issue de la victoire de la Tunisie
contre le Venezuela, pour le match d'ouverture du Groupe D de la Coupe
du Monde U-17 de la FIFA, EAU 2013.? ?
Avant le coup d'envoi de la compétition, Youssef Zouaoui, directeur
technique des sélections nationales tunisiennes déclarait au micro de
FIFA.com : "Notre équipe pratique un football positif, qui se porte
beaucoup vers l'avant. Vu leur jeune âge, nos joueurs manquent
évidemment de maturité tactique. On marque des buts, mais on en prend
aussi". Visiblement, les défauts affichés par les Aiglons de Carthage
avant l'épreuve suprême ont été gommés.
"On a un peu démenti ses propos", sourit Sahraoui. "C'est vrai qu'on
avait mal démarré les qualifications, mais comme on dit : 'toute belle
histoire a un mauvais début'. Au final, on a décroché le podium pour la
première fois dans cette tranche d'âge en Tunisie, et ici nous avons
tenu bon dans le premier match, malgré le carton rouge. Nous essayons de
marquer, c'est vrai, mais tout en encaissant un minimum de buts."
Le garçon, très à l'aise au micro de FIFA.com malgré son âge, a su faire
preuve de maturité tactique pour compenser l'absence de son compère de
la ligne arrière et se montre aussi pertinent pour analyser cet
ajustement improvisé : "Ce n'est pas que la défense qui s'est
réorganisée, c'est plutôt le bloc. Au début, nous étions avancés et
l'infériorité numérique nous a fait descendre d'un cran. Du coup, on les
a attendu pour profiter des contres".
"Récupération propre et relance soignée"
Sahraoui aime son pays, et évoluer sur la scène mondiale est l'occasion
idéale de proclamer son amour : "Nous avons une bonne équipe, et c'est
ce que nous voulions montrer à tout le monde, parce que les gens ont
tendance à oublier la Tunisie. Nous sommes là d'abord pour nous même,
pour jouer et prendre du plaisir, mais aussi pour montrer aux gens que
la Tunisie est là. Notre football va bien en ce moment, et y a des
petites graines qui sont en train de monter de notre côté. On n'est
peut-être pas au niveau du Brésil, mais nous aussi on a du jeu."
Quel que soit le parcours des Nord-Africains à EAU 2013, disputer ce
tournoi devrait permettre au défenseur de s'aguerrir avant de son retour
à l'Espérance de Tunis, où il commence petit à petit à faire ses
preuves. "Je suis sous contrat pro depuis un peu plus d'un an. Je n'ai
pour l'instant disputé qu'un match amical avec l'équipe première, mais
je travaille ! C'est pas facile en Tunisie de se faire une place,
surtout en défense où on aime la stabilité. Il faut être patient et
gagner la confiance de l'entraîneur".
Pour y parvenir, il n'hésite pas à prendre exemple sur les meilleurs :
"Je n'ai pas un modèle défini, mais je regarde plusieurs joueurs, comme
Thiago Silva, David Luiz, Nemanja Vidi?… ou même des anciens comme Jaap
Stam ou Paolo Maldini ! Je les observe et j'essaye de m'inspirer d'eux
pour ensuite l'appliquer sur le terrain. Ce que j'aime, c'est la
récupération propre et la relance soignée".
Ces qualités, Sahraoui devra les mettre de nouveau en oeuvre pour le
deuxième match des Tunisiens dans le Groupe D, face à des champions
d'Europe revanchard après un premier échec contre le Japon : "la Russie,
ça va très vite ! L'Afrique est connue pour être physique, mais au
Maghreb, on est plutôt techniques et rapides. Donc nous sommes
habitués.".
Source : FIFA
Rédaction Coaching FOOT